Biocarburant L'UE impose des taxes anti-dumping sur le biodiesel américain
L'Union européenne a décidé mardi d'imposer des taxes anti-dumping aux fabricants américains de biodiesel soupçonnés de subventionner de manière déloyale leurs exportations.
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Les ministres des Finances européens réunis à Bruxelles ont adopté une proposition en ce sens de la Commission européenne, a indiqué mardi une source diplomatique. Ces taxes contre le dumping et des pratiques de subventions jugées déloyales, qui entreront en vigueur au plus tard le 12 juillet, sont comprises entre 230 € et 409 € la tonne des produits considérés.
Elles seront appliquées pendant une période de cinq ans. L'enjeu est énorme puisque le biodiesel représente jusqu'à 80% de la production totale de biocarburants dans l'UE, devenus eux-mêmes un rouage important de la stratégie européenne de réduction des émissions de CO2 et de diversification des sources d'énergie.
Les pays européens se sont fixés comme objectif d'intégrer au moins 10% d'énergies renouvelables dans le carburant consommé dans les transports en 2020. (© Terre-net Média) |
L'Union européenne entend par le biais des taxes répondre à une plainte des fabricants de biodiesel du continent déposée en 2008. Ceux-ci accusent plusieurs de leurs concurrents américains de se livrer à du dumping ou de profiter de subventions déloyales sous forme de crédits d'impôts ou d'aides directes à la production.
La plus grande importation vient des Etats-Unis
La plus grande partie des importations de biodiesel en Europe provient des Etats-Unis: celles-ci ont augmenté de 7.000 tonnes par an en 2005 à environ un million de tonnes l'an dernier. La Fédération des producteurs européens de biodiesel (Ebb), à l'origine de la plainte, s'est félicitée de la décision des ministres qui va permettre de «défendre» une industrie «en danger» selon elle aujourd'hui.
«Pendant plus de deux ans, le biodiesel américain a été vendu sur le marché européen avec un rabais significatif, à un prix qui était même inférieur au prix des matières premières végétales achetées par l'industrie européenne pour produire du biodiesel», a ajouté la fédération.
Les pays européens se sont fixés comme objectif d'intégrer au moins 10% d'énergies renouvelables dans le carburant consommé dans les transports en 2020. Les biocarburants doivent y contribuer mais surtout ceux dits de «deuxième génération», non issus de la chaîne alimentaire. Il s'agit de carburants produits à partir de déchets et d'ordures, de biomasse ligno-cellulosique, d'algues ou encore de céréales cultivées sur des terres agricoles très dégradées. Les biocarburants dits de première génération, cultivés à partir de plantes comme le colza, sont accusés par leurs détracteurs de contribuer à la crise alimentaire et la déforestation.
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